jeudi 28 octobre 2010

En attendant la gastro...

Tous les ans, à l'approche de l'hiver, c'est la même antienne...

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Et, tous les ans, je me demande comment font les gens pour ne jamais apprendre... à être un peu plus propres !

Mais bon, je ne suis pas complètement idiot, et puis, j'ai été assez longtemps professeur à domicile pour avoir une petite expérience de la chose, à en juger par le nombre de fois où l'on m'appelait pour me prévenir : "Florent, ou Baptiste, ou Ingrid, ou Béa... est cloué(e) au lit avec une gastro ; il vaudrait mieux reporter le cours d'aujourd'hui..."

Je dois dire que la grande majorité de mes élèves habitaient dans la partie ouest de Paris + les banlieues attenantes (Neuilly, Saint-Cloud...) ; peu de familles ouvrières, donc. Et c'était précisément cela, le plus étonnant. Enfin, par 'étonnant', je me comprends !

J'ai vécu cinq ans sur le Boulevard Suchet (Paris 16ème), dans un studio appartenant à la grand-mère d'un de mes élèves. Et je me souviens tout particulièrement d'une dame d'un certain âge, qui ne portait en hiver que des manteaux de fourrure, et qui, tous les jours, promenait ses trois (gros) chiens dans le parc boisé voisin ainsi que sur la très chic Avenue Raphaël. Et à chaque fois qu'elle rentrait de promenade, on pouvait voir tout le bas de son manteau de fourrure constellé de traces de boue laissées par ses chiens qui devaient se dresser sur leurs pattes arrière pour recevoir des calins de leur maîtresse. C'était presque drôle de voir cette femme très riche, dans ce manteau couvert de boue qui lui donnait l'air d'une clocharde.

Ce que cette bourgeoise m'inspirait ? Qu'elle devait avoir un énorme budget de pressing ! Par ailleurs, je me doutais bien qu'elle avait, à la maison, une bonne à tout faire, peut-être même plusieurs...

Les femmes de ménage ! Voilà une des explications de la persistance de la gastro-entérite dans les beaux quartiers.

Vous attendez une explication ?

Je me souviens d'au moins deux élèves, dans le quartier de l'Arc de Triomphe ainsi que du côté de la Porte Maillot, qui avaient l'étrange manie d'aller aux selles en oubliant systématiquement de tirer la chasse (certains appartements sont suffisamment vastes pour que les enfants disposent de leur propre cabinet de toilette.). Pendant une séance de travail, j'avais envie de faire pipi, et je devais me pincer en constatant qu'une fois de plus, l'enfoiré(e) avait oublié de tirer la chasse. Alors, je ressortais des toilettes et hurlais au gamin ou à la gamine : "Non, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ! On ne t'a donc pas appris à tirer une chasse d'eau ?" Et j'attendais que l'enfoiré(e) aille tirer la chasse.

Ce phénomène étrange a une explication : ces enfants qui grandissent au contact de femmes de ménage (plus souvent présentes au domicile que les propres parents) ne savent faire que ce qu'on leur a appris. Et il faut dire qu'ils sont souvent habitués à attendre que la bonne se charge de tout, jusqu'à rechercher une paire de chaussettes qu'ils auraient mal rangée.

Ça vous donne des gamins qui boivent du lait et déposent le verre dans l'évier, mangent une omelette et déposent l'assiette dans l'évier, quand ils ne l'abandonnent pas sur la table, la femme de ménage se chargeant de débarrasser : des gamins à qui l'on a appris à ne jamais rien laver, rien ranger, puisqu'il y a quelqu'un pour ça ! Ce qui va jusqu'aux selles dans les toilettes ! Tant que personne ne leur a appris comment faire..., comment voulez-vous qu'ils sachent quoi faire ?

Le fait est que pas mal de "gens de maison" se comportent véritablement comme les "domestiques" qu'ils sont, soumis et dociles, ce qui est navrant : peut-être de peur d'être mal vus de leurs employeurs, ils/elles adoptent une attitude de flagornerie totale, y compris à l'égard des enfants, qui prennent ainsi de mauvaises habitudes.

En ma qualité de professeur particulier, j'avais toujours pris soin de bien faire comprendre à tout le monde, notamment aux parents, que les enfants étaient censés exécuter mes ordres, sans discussion, et que je n'étais pas leur larbin. D'où les coups de gueule fréquents, dont les parents me savaient gré, du reste, eux qui n'avaient pas toujours le temps d'assumer à plein temps leur rôle d'éducateurs !

La vieille bourgeoise au manteau de fourrure couvert de boue n'était pas plus regardante sur l'hygiène que les garnements évoqués plus haut, dès lors qu'elle aussi avait quelqu'un pour la décharger de ses corvées quotidiennes en matière d'hygiène et de propreté ! Du reste, il serait facile de déambuler dans les "beaux" quartiers de Paris pour constater que les chiens y sont très nombreux, bien plus nombreux que dans les cités HLM,  à en juger par les monceaux de crottes que l'on croise sur les trottoirs.

Voilà qui me fait penser que la fameuse "gastro" doit faire plus de ravages dans les quartiers riches que chez les pauvres... 

À part ça, voilà une maladie que je ne connais que par ouï-dire, n'ayant jamais eu à en souffrir. Ce qui fait qu'à chaque reportage, à la télévision par exemple, je me pose toujours la même question : "Mais comment font-ils pour attraper cette fameuse gastro et pour être à chaque fois aussi nombreux, malgré les prévisions et les avertissements ?"

L'explication la plus probable ? Ils sont sales, tout simplement !

Une coupelle posée sur le zinc d'un bar-restaurant parisien. Dans la coupelle, des cacahuètes. Un chercheur a eu la curiosité d'analyser le contenu de la coupelle, pour y rechercher des germes. Il y a trouvé autant de microbes et de germes pathogènes que dans la cuvette d'un W.C.

Les mains sales..., une pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre ?